
A l’horizon 2023, Callisto s’élancera pour la première fois du Centre spatial guyanais, fruit d’une coopération tripartite entre le CNES, le centre de recherche de l’agence spatiale allemande DLR-Institut et l’agence spatiale japonaise JAXA. Ce véhicule expérimental est un démonstrateur à petite échelle d’un futur premier étage de lanceur récupérable et réutilisable. Environ 5 fois moins haut qu’Ariane 5, Callisto décollera une dizaine de fois pour revenir se poser verticalement sur le pas de tir. Lors du premier lancement, il s’élèvera à quelques mètres, et l’exploration du domaine de vol s’étendra progressivement pour atteindre au terme de la campagne une altitude de 30 à 40 km.
L’objectif essentiel est d’acquérir la maîtrise de la récupération des lanceurs, qui exige une grande précision lors du contrôle du vol et de la mission. Il faut ensuite être capable de le réutiliser, c’est-à-dire de le vérifier et de le remettre en état pour pouvoir le lancer à nouveau.
Sylvain Guédron, chef de projet Callisto à la direction des lanceurs du CNES
Atterrissage vertical
Haut de 13 m et d’un diamètre de 1,1 m, Callisto sera propulsé par un moteur à oxygène et à hydrogène liquide, rallumable en vol et à poussée variable. « Il est impératif d’avoir toutes ces capacités, précise Sylvain Guédron. Après la phase ascensionnelle et la manœuvre de retournement, on arrête le moteur pour effectuer un retour plané, il faut ensuite le rallumer et adapter sa poussée pour pouvoir freiner à l’atterrissage. » Le véhicule intégrera des équipements spécifiques de la récupération, comme les gouvernes aérodynamiques situées sur la partie haute permettant de le piloter lors du retour et des pieds d’atterrissage qui se déploieront au dernier moment pour le poser.
Le rôle des partenaires
Les trois partenaires du programme contribuent de manière paritaire à sa réalisation, chacun ayant en charge des développements spécifiques. L’agence japonaise JAXA fournit le moteur, des éléments de la structure et le réservoir oxygène. Le DLR-Institut apporte des éléments de la structure, le réservoir hydrogène, les pieds et les gouvernes aérodynamiques. Le CNES, de son côté, est responsable de la définition du véhicule (géométrie, dimensions, trajectoire), de l’avionique, du système de contrôle d’altitude, de l’ensemble du segment sol et des opérations de lancement et du système de neutralisation.

Le saviez-vous
Inspiré d’une nymphe de la mythologie grecque, le nom Callisto est aussi un acronyme signifiant « Cooperative Action Leading to Launcher Innovation in Stage Toss-back Operations » (Coopération pour un lanceur innovant récupérable). Le démonstrateur sera tiré du Centre spatial guyanais depuis l’ancien site de lancement de Diamant, premier lanceur de satellites français. Ce pas de tir a connu 8 lancements entre 1970 et 1976, jusqu’à l’abandon définitif du programme Diamant. L’ancien ensemble de lancement sera totalement réhabilité et une partie des bâtiments existants seront utilisés pour pouvoir accueillir Callisto.